Vous ne finissez pas vos lasagnes au resto interentreprises ? Ne culpabilisez plus : vos «reliefs de repas» (terme officiel) peu ragoûtants peuvent produire de l'énergie. Par un procédé appelé méthanisation, tous ces déchets organiques sont transformables en gaz, en électricité et même en carburant. «Il s'agit de reproduire ce que fait notre estomac tous les jours, mais à échelle industrielle», résume Olivier Robin, président de Meiko France, un fabricant de lave-vaisselle géants pour la restauration. Pour se conformer à la loi française obligeant les «gros producteurs de biodéchets» à valoriser ceux-ci au lieu de les jeter, cette entreprise allemande a conçu de nouveaux tapis de lavage avec récupération des reliefs, avant envoi en méthaniseur. Depuis le 1er janvier 2012, sont assujettis à cette obligation née du Grenelle de l'environnement ceux qui produisent plus de 120 tonnes de biodéchets par an. Mais au 1er janvier 2016, le seuil passera à 10 tonnes par an. Petits restaurateurs parisiens ou lycées de province seront alors tout autant concernés que les gros hôpitaux ou les hypermarchés.
Odeur. La solution d'Olivier Robin a convaincu l'Ecole polytechnique, moyennant un investissement de 650 000 euros. Un sacrifice amorti «en quatre ans» grâce aux économies de taxe sur les déchets jusqu'alors orientés vers l'incinération. Le local à poubelles situé sous la cantine du verdoyant campus de Palaiseau