L’hydrogène ? On le croyait rangé au rayon des fausses bonnes idées, de ces projets si révolutionnaires qu’ils ne voient finalement jamais le jour : trop délicats à mettre en œuvre, trop coûteux ou trop dérangeants. Mais après des années de purgatoire, voilà que ce gaz, le plus léger du monde, revient dans l’actualité : fin janvier, Daimler, Ford, l’alliance Renault-Nissan, BMW et Toyota confirmaient, coup sur coup, leur intention de mettre sur le marché avant 2020 des véhicules à hydrogène en grande série. Mais ce n’est pas tout : l’hydrogène fait aussi tourner les têtes dans le petit monde de l’énergie, qui le verrait bien jouer un rôle crucial dans la future transition énergétique.
Une énergie miracle ?
Découvert par l'anglais Cavendish (et baptisé par Lavoisier), l'hydrogène est un gaz qui fait rêver depuis des décennies. Primo, il est très énergétique : un kilo d'hydrogène - ou, plus précisément, de dihydrogène (H2) - libère trois fois plus d'énergie qu'un kilo d'essence. D'où son utilisation pour propulser les fusées spatiales. Secundo, la ressource est quasi infinie. Si l'hydrogène n'existe quasiment pas à l'état pur, on en trouve partout. Dans l'eau (H2O), dans les hydrocarbures, dans les organismes vivants. Et, tertio, combiné à l'oxygène dans une pile à combustible (PAC), il peut produire électricité, chaleur et eau. Sans dégager, donc, la moindre émission polluante. En théorie, le H2 a donc tout pour faire rêver une société désormais contrainte d'appauvr