Pas de mouvement clair et unanime, au niveau mondial, sur le nucléaire, deux ans après la catastrophe japonaise : ce phénomène n'étonne pas l'économiste Dominique Finon (1). «Certains ont pensé que Fukushima allait sonner le glas de l'électronucléaire. Ce n'est pas ce que l'on observe. La catastrophe s'est traduite par un arrêt provisoire des commandes, une revue des exigences de sûreté, mais pas un mouvement généralisé d'abandon. Les pays qui annoncent leur sortie du nucléaire ou leur refus de s'y lancer l'avaient décidé avant l'accident : l'Allemagne, la Belgique, la Suisse ou encore l'Espagne, qui n'avait pas de projet de renouvellement de ses réacteurs. L'Italie de Berlusconi envisageait le nucléaire, c'est fini.»
A l'inverse, des pays européens «poursuivent cette option malgré la libéralisation des marchés électriques», note-t-il : «Le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Bulgarie, la Roumanie.» La Russie «veut plus de nucléaire et négocie des réacteurs à l'export en Turquie et au Vietnam. Les Emirats arabes unis ont signé avec les Coréens pour la fourniture de quatre réacteurs».
L'économiste souligne «le déplacement du centre de gravité du nucléaire vers l'Asie». Outre la Chine, la Corée du Sud - 20 GW installés et 4 réacteurs en construction - veut exporter ses réacteurs. L'Inde a signé un accord avec les Etats-Unis lui permettant d'importer la technologie nucléaire et vise de 12 à 15 réacteurs.
En réalité, les pays refusant le nuclé