L’affaire empoisonne les relations entre les opérateurs depuis le lancement de Free Mobile : oui ou non, le service que se rendent mutuellement Orange et Free, où le premier loue son réseau au second en attendant que le nouveau venu construise le sien, a-t-il pénalisé SFR et Bouygues Télécoms, comme ceux-ci le prétendent. Et, par conséquence, faut-il le réviser ?
De fait, sans l’appui du réseau d’Orange, jamais Free Mobile n’aurait pu rafler en un an 8% du marché du mobile et engranger 5,2 millions d’abonnés, avec seulement 2 300 antennes, quand il en faut 10 000 pour couvrir a minima le pays. Saisie par le gouvernement, l’Autorité de la concurrence a estimé hier dans un avis que le contrat dit «d’itinérance» ne doit pas se perpétuer au-delà de 2018, son terme naturel. Et d’inviter les deux compères à réfléchir à interrompre ce contrat ou à le moduler dès 2016, comme ils s’en sont donné le droit.
La seconde injonction s'adresse au régulateur : il doit suivre au plus près le déploiement des antennes de Free Mobile. Adepte de Saint Thomas, Bruno Lasserre, le président de l'Autorité de la concurrence, veut des garanties. Et les obligations faites à Free Mobile dans sa licence, à savoir couvrir, dès 2015, 75% de la population, et 90% en 2018, ne lui suffisent pas : «Nous pensons que le régulateur des télécoms peut faire des mises en demeure préventives, de façon à prendre immédiatement des sanctions», et ce, sans attendre la date butoir.
A première vue, Xavier Niel, l'acti