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Libération
Reportage

Gros coup de froid chez Fraisnor

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Deux salariés du producteur de lasagnes, en redressement, ont occupé un silo lundi.
par Stéphanie Maurice, Envoyée spéciale à Feuchy
publié le 12 mars 2013 à 22h22

Il a fallu un ministre pour les faire descendre de leur silo. Les deux délégués CGT (Olivier Renault et Hervé Agez) de Fraisnor, producteur de lasagnes fraîches à Feuchy, dans le Pas-de-Calais, voulaient attirer l’attention sur la situation de leur PME, victime collatérale du scandale de la viande de cheval.

Suite à une chute de 70% de ses commandes, l'entreprise a été placée en redressement judiciaire il y a une semaine, menaçant 110 emplois. Olivier Renault et Hervé Agez sont finalement restés douze heures dans la tempête de neige, à trente mètres au-dessus du sol, avant de se réchauffer dans les salons de la préfecture d'Arras en compagnie de Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire… Un déplacement ministériel «pour répondre au désarroi des salariés», mais qui n'a pas apporté de solution concrète.

«Pas un sou». L'Etat ne peut pas, en effet, signer le chèque qu'espéraient les syndicalistes : 600 000 euros, au bas mot, pour survivre au dégoût des consommateurs. Les représentants des salariés se contenteraient d'un prêt, mais les banques ne veulent prendre aucun risque. «M. Garot est bien gentil, mais il n'a pas beaucoup d'armes en mains», constate Christian Delépine, secrétaire CGT du comité d'entreprise. «Il nous a parlé de sa Banque publique d'investissement, mais pour l'instant, il n'y a pas un sou dans les coffres.» Une réunion est prévue vendredi entre syndicats, direction et préfecture, pour t