Belle opération de greenwashing au Parlement européen. Les eurodéputés ont approuvé, hier à Strasbourg, le projet de réforme de la Politique agricole commune, cette PAC qui reste le principal poste de dépense de l'UE, avec 373,2 milliards d'euros, malgré une baisse prévue de 12% de son enveloppe pour la période 2014-2020. Mais ce qui a été adopté dénature en fait profondément la réforme élaborée en 2011 et destinée à favoriser une agriculture plus verte, plus respectueuse de l'environnement et plus équitable dans la distribution des aides agricoles.
Le Parlement européen a ainsi approuvé un plafonnement des aides directes à 300 000 euros pour les plus gros exploitants, provoquant la colère des élus verts, qui souhaitaient un plafond à 100 000 euros. «Les grosses exploitations continueront à éliminer les plus petites qui les entourent, déplorait hier soir José Bové, eurodéputé Europe Ecologie-les Verts, et vice-président de la commission agriculture et développement rural du Parlement européen. C'est la continuation du gigantisme, du modèle actuel avec une agriculture industrielle !»
Aujourd'hui, 80% des aides sont distribuées à 20% des agriculteurs, essentiellement des céréaliers, doublement avantagés puisqu'ils profitent aussi des prix très élevés des céréales. «Nous avions proposé de plafonner les aides à 100 000 euros, relate José Bové. I l y avait aussi un autre amendement, émanant d'un élu socialiste et proposant un plafonn