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Dix milliards d'euros pour sauver Chypre

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Un accord a été trouvé à Bruxelles sur un plan de sauvetage en échange d’une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires. Sur l'île, les habitants voient cette taxe comme «une catastrophe».
Le ministre des Finances chypriote, Michael Sarris, à Bruxelles ce samedi. (Photo Eric Vidal. Reuters)
par AFP
publié le 16 mars 2013 à 8h49
(mis à jour le 16 mars 2013 à 13h07)

La zone euro et le FMI ont trouvé dans la nuit un accord sur un plan de sauvetage d’un maximum de 10 milliards d’euros pour Chypre, en échange d’une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires qui rapportera près de 6 milliards. Nicosie devient ainsi le cinquième pays de la zone euro à bénéficier d’un programme d’aide internationale.

Le montant de l’aide est très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal, à l’Irlande et pour renflouer le secteur bancaire espagnol. Mais, chose nouvelle, pour réduire leur participation, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d’instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur les dépôts bancaires en-deçà de 100 000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, ainsi qu’une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts. Ces prélèvements devraient rapporter au total 5,8 milliards d’euros, a indiqué samedi le chef de file de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

A ces taxes, s’ajoutent des privatisations et une hausse de l’impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%. Les bailleurs de fonds de Chypre ont renoncé à un effacement de dette, qui aurait fait subir de lourdes pertes aux créanciers privés et qui était fermement rejetée par Nicosie, mais tous les épargnants seront touchés par ces nouvelles taxes, qu’ils soient chypriotes ou étrangers, en particulier russes. Les autorités ont déjà pris des mesures pour geler les sommes sur les comptes et une loi devrait être adoptée au cou