«Nous pourrions bien nous apercevoir un jour que les aliments en conserve sont des armes bien plus meurtrières que les mitrailleuses…» George Orwell ne croyait pas si bien dire en écrivant ces lignes il y a plus de soixante ans. D'accord, contrairement à la vache folle, les lasagnes au canasson n'ont encore tué personne. Dans ce nouveau scandale alimentaire, il y a «seulement» eu tromperie sur la marchandise : des négociants en barbaque sans scrupule - trait de caractère apparemment très répandu chez les traders - ont vendu du cheval pour du bœuf à des industriels peu regardants sur la composition de leurs barquettes surgelées. Pas de quoi s'étonner. La recette de la bien nommée industrie agroalimentaire a toujours été celle du profit maximal. Au bout du compte, le consommateur de ces «mets» cuisinés comme à l'usine se retrouve le dindon d'une farce faisandée. Et les médias, dont nous sommes, en font tout un plat. La belle affaire…
On aura beau renforcer les contrôles douaniers et sanitaires, l'étiquetage et la traçabilité, il y aura toujours des arrière-cuisines douteuses dans la dite filière du «minerai»… Eh oui, c'est ainsi que les professionnels de la viande appellent la matière première informe (graisse, os et bas morceaux hachés) dont on fait la farce peu ragoûtante du prêt-à-manger ! A ce moment précis, après le 1984 d'Orwell, un autre roman d'anticipation revient en mémoire : Soleil vert d'Harry Harrison, adapté au cinéma en 1973. Dans le fi