Menu
Libération

L’Allemagne, dix ans après les réformes néolibérales

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mars 2013 à 19h06

Il y a dix ans, le chancelier, Gerhard Schröder, prononçait un discours devant le Bundestag dans lequel il traçait les grandes lignes d’un programme connu sous le nom d’«Agenda 2010». On regroupe sous cette appellation l’ensemble des réformes néolibérales, antérieures ou postérieures à 2003, initiées par la coalition SPD-Verts : les baisses d’impôt pour les firmes et les ménages aisés, les retraites par capitalisation, l’allongement de l’âge de la retraite, la contribution (abandonnée depuis cette année) de 10 euros par trimestre par consultation médicale ou les réformes du marché du travail Hartz I à IV.

L’Allemagne, au creux d’un cycle économique, connaît alors un chômage élevé et une activité ralentie. Il va s’agir, pour «vendre» les réformes, de faire passer l’idée que le modèle social hérité de l’après-guerre est un luxe que le pays ne peut plus se permettre.

Il est d’ailleurs amusant (façon de parler) de constater les similitudes entre la France contemporaine et l’Allemagne d’il y a dix ans dans le travail de propagande par le dénigrement systématique du modèle national effectué par le discours politique et, surtout, les principaux médias. Le but est de convaincre une fraction suffisante de la population que ça ne peut plus durer et qu’il faut que ça change, vite. Généralement, ça marche, mais il faut être patient dans le bourrage de crâne (plus communément appelé «pédagogie»). L’amélioration de la situation de l’emploi (le taux de chômage est passé de 11,3 % en 2005 à 5