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Libération
INTERVIEW

Selon Thomas Piketty, «le bricolage» des allocations continue

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La majorité pourrait diviser par deux les allocations familiales des foyers les plus aisés. Une mesure critiquée par l'économiste.
Au siège parisien de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), le 27 mars 2007. (Photo Jack Guez. AFP)
publié le 19 mars 2013 à 16h34

Diviser par deux le montant des allocations familiales pour les foyers les plus aisés, telle est la principale proposition du rapporteur du budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, Gérard Bapt, selon les Echos. Une réforme qui maintiendrait le principe d'universalité de la prestation, tout en épargnant les classes moyennes, contrairement à une éventuelle fiscalisation des allocations familiales.

L'économiste Thomas Piketty y voit cependant un nouveau

«bricolage»

de la part du gouvernement. Pour ce chantre d'une réforme fiscale profonde et simplificatrice, la réforme envisagée maintient un système

«schizophrène»

:

«On voudrait que les allocations familiales profitent d’abord aux familles pauvres et moyennes ; mais, d’un autre côté, le bénéfice du quotient familial

augmente avec le revenu des parents.»

Interview.

Faut-il dramatiser le déficit de la branche famille, alors qu’il vient en partie du rattachement à celle-ci de prestations de retraites ? 

Je ne trouve pas pertinent d’isoler ce déficit, ni d’avoir une caisse à part pour la politique familiale. A mon sens, celle-ci fait partie de la politique globale de l’Etat : les écoles, par exemple, sont un élément de la politique familiale. Quant au financement de cette politique, il n’y a pas de raison qu’il ne repose que sur les salaires. Autant il est justifié que les cotisations patronales financent les retraites et le chômage qui sont des revenus de remplacement, autant