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Libération
de notre envoyée spéciale

«Pour les Chypriotes, c'est une question de dignité»

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Chypre, le naufragedossier
publié le 20 mars 2013 à 15h09
(mis à jour le 20 mars 2013 à 15h24)

Le gouvernement de Chypre s'active ce mercredi à trouver d'urgence un plan B après le rejet, hier mardi, du plan de sauvegarde conclu samedi avec l'Eurogroupe et qui prévoyait une taxation sur les dépôts bancaires. Pour Giorgos Loukaides, député et porte-parole du parti communiste Akel (19 députés sur 56), au pouvoir jusqu'à l'élection du conservateur Nicos Anastasiádes en février, la solution devra maintenant être trouvée sans la troïka.

Vous avez voté non hier mardi au Parlement contre le plan de sauvetage, comme le reste de votre groupe. Pourquoi était-il inacceptable ?

Le chantage imposé par l’Eurogroupe et la troïka nous aurait menés au désastre. Pas seulement parce qu’il taxait directement les travailleurs et les petits épargnants. Je viens d'une famille pauvre, je sais ce que cela signifie. Pour ma tante, par exemple, qui a travaillé toute sa vie comme femme de ménage et a mis de côté sou après sou. Mais surtout parce qu'un tel plan aurait détruit tout notre système bancaire, qui compte pour 45% de notre économie. Ce secteur, c’est beaucoup d’emplois : banquiers, mais aussi avocats, experts... C’est tout ce cercle qui aurait été détruit.

Accepter nous aurait obligés par la suite à demander encore davantage d’aide à la troïka. Nous n’avons pas voulu entrer dans ce cercle vicieux. C’est une question de dignité. La confiance a été rompue. Les Chypriotes sont prêts à faire des sacrifices, ils l’ont déjà fait, en acceptant, en décembre, d’importantes coupes dans les services sociaux et la masse s