«Vous voulez me forcer à démissionner ? Si c'est ce que vous voulez, dites-le moi.» Le président chypriote, Nicos Anastasiades, jouait hier à Bruxelles le sauvetage de son pays, et peut-être aussi son poste. Rapporté par l'agence chypriote CNA, ce coup de gueule du chef de l'Etat illustre l'extrême tension du marchandage en cours sur l'aide à la petite île en faillite. Face à Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, José Manuel Durão Barroso, président de la Commission, Jeroen Dijsselbloem, chef de l'Eurogroupe, ainsi que Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), le président conservateur Nicos Anastasiades a prévenu que les contreparties exigées par les bailleurs de fonds pourraient le forcer à démissionner.
Liquidités. Cette réunion au plus haut niveau avait été organisée dans l'après-midi pour tenter de sortir de l'impasse avant la tenue de l'Eurogroupe. Mais la réunion des 17 ministres des Finances de la zone euro, au départ convoquée à 18 heures, n'a démarré que vers 22 heures. Le temps presse pour cette négociation de la dernière chance. En effet, la BCE a prévenu qu'elle cesserait d'alimenter en liquidités les banques chypriotes dès ce soir, ce qui signerait leur faillite immédiate.
Dès samedi, à Nicosie, les émissaires de la troïka (Commission européenne, BCE et FMI) avaient planché une bonne partie de la nuit avec les dirigea