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Libération
Enquête

En Corée, un conglomérat dans l’état

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Créée en 1938, l’entreprise familiale de poisson séché est devenue un empire qui pèse près de 20% du PIB du pays.
A man using a mobile phone walks past a Samsung Electronics' advertisement in Seoul October 5, 2012. Samsung Electronics reported quarterly profit of 8.1 trillion Korean won ($7.3 billion) on Friday, a fourth straight record quarter and nearly double last year's figure, as strong sales of its Galaxy smartphones more than offset reduced orders for chips and screens from Apple Inc. REUTERS/Kim Hong-Ji (SOUTH KOREA - Tags: BUSINESS SCIENCE TECHNOLOGY TELECOMS) (REUTERS)
publié le 24 mars 2013 à 19h06

Habiter dans un appartement Samsung, rouler en Renault-Samsung, se faire soigner à l’hôpital Samsung et souscrire à une assurance vie Samsung : en Corée du Sud, c’est possible. Le groupe a bâti un empire qui représente près de 20% du PIB de la quatrième économie d’Asie.

Créée en 1938, l’entreprise familiale de poisson séché a rapidement diversifié ses activités (sucre, textile…) pour devenir un conglomérat tentaculaire, dont l’électronique est une des nombreuses ramifications aux côtés de la finance, la construction, l’industrie lourde et l’immobilier.

A Séoul, travailler pour ce groupe est un gage de réussite sociale. L’entreprise offre des salaires attirants ainsi que des aides pour l’éducation des enfants des salariés, un argument de poids en Corée du Sud. En contrepartie, elle a toujours refusé le développement de syndicats au sein de ses filiales. Du fait de sa puissance économique, le groupe a quelque chose d’intouchable. Condamné à trois ans de prison avec sursis pour évasion fiscale en 2008, son PDG, Lee Kun-hee, le fils du fondateur, a rapidement été gracié par le président de la République. Son propre fils a pris les rênes de Samsung Electronics, tandis que sa fille est à la tête de deux autres filiales du groupe.

Dans son dernier film, l'Ivresse de l'argent, le réalisateur Im Sang-soo décrit les coulisses de cet empire héréditaire… sans le nommer. Car les voix critiques ont du mal à trouver un écho dans la presse locale. Le mois dernier, un député de l'oppos