Encore un ultimatum. Une date fatidique. Une heure après laquelle pourrait régner le chaos. Comment nier que cette dramaturgie de la crise économique et de l’action politique, déjà vieille, ne tétanise plus nos esprits de citoyens européens rompus aux mauvaises nouvelles et aux situations totalement imprévues mais qui pourtant adviennent. Ce qui nous sidère désormais, c’est la durée de la crise et son extension, la lenteur des réponses, l’inefficacité et peut-être même le non-sens des théories économiques mises en œuvre pour la juguler. Chypre, donc. Un Etat confetti à l’économie bizarroïde, pas vraiment un paradis fiscal mais certainement pas non plus une zone de vertu bancaire ou de scrupules excessifs, en dépit des gages donnés à la communauté internationale. Tout cela, comme on dit, était parfaitement connu, documenté et prévisible. A ceci près que tout cela a, une fois encore, terrifié les marchés financiers, souligné combien notre économie était moribonde, à la merci d’un mauvais courant d’air de quelques petits milliards d’euros. L’ensemble amplifiant un peu plus le dérèglement de la vie démocratique suscité par la crise économique partout où elle passe et qui se traduit par la brutalisation du débat public, l’impasse gouvernementale et électorale, la montée des mouvements protestataires, la propagation des peurs sociales, la dénonciation de complots et de culpabilités internationales. Que la demi-île de Chypre parvienne à faire repartir de plus belle l’ensemble de ce
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