Menu
Libération
Décryptage

A Chypre, la troïka fait sauter les banques

Article réservé aux abonnés
Les deux principaux établissements subissent une sévère réorganisation. Les gros déposants et actionnaires seront mis à contribution.
Lundi 25 mars, dans un café de Nicosie, des Chypriotes écoutent l'intervention du président Nicos Anastasiades. (Photo Yorgos Karahalis. Reuters)
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles et Nathalie Dubois
publié le 25 mars 2013 à 22h36

Fermées depuis dix jours, les banques de Chypre rouvrent ce matin. Sauf les deux plus grandes, la Bank of Cyprus et la Laiki Bank, condamnées à fusionner, au prix d’énormes pertes pour les actionnaires et les gros déposants. A l’issue d’une épique journée de marchandage, dimanche, à Bruxelles, la zone euro et le Fonds monétaire international ont imposé à Chypre leurs conditions. L’île en faillite recevra une aide de 10 milliards d’euros en échange d’une cure de réformes, dont le secteur bancaire sera la principale victime.

Quel est le contenu du plan de sauvetage ?

Il «se concentre sur les deux banques qui posent problème», a expliqué Christine Lagarde, la directrice du FMI. C'est la solution qu'elle avait, en vain, suggérée il y a dix jours, avec le soutien de Berlin, lors du premier plan adopté le 16 mars. La Laiki Bank, deuxième banque de l'île, sera liquidée : elle sera scindée entre une «bad bank», où seront cantonnés les actifs pourris, et une «good bank», où seront notamment logés les dépôts inférieurs à 100 000 euros (garantis par une directive européenne). En revanche, les dépôts supérieurs à cette somme seront lourdement mis à contribution. Pas encore définies, leurs pertes iraient de 30% à 40%. De même, les actionnaires et les créanciers obligataires seront contraints de payer les pots cassés. Au final, la liquidation de la Laiki Bank devrait rapporter 4,2 milliards d'euros, selon Jeroen Dijsselbloem, le président de l'