Le réveil a été difficile ce lundi matin pour les Chypriotes. Certes un accord a pu être trouvé in extremis dans la nuit à Bruxelles, qui évite la faillite et, pour l'heure, une exclusion de la zone euro. Mais le soulagement est tout relatif pour les habitants. D'abord, le fait que ce nouveau plan n'ait pas à passer devant le parlement chypriote passe mal. «Le peuple n'a plus son mot à dire, notre futur est en entre les mains de technocrates qui n'ont jamais mis les pieds ici», s'énerve Neophytos, 36 ans. La société d'assurance qui l'emploie a licencié la semaine dernière une partie de ses effectifs. Aussi trouve-t-il que cet accord arrive de toute façon trop tard. «Trop de temps a été perdu.» A choisir, il aurait préféré une sortie de l'euro.
Idem pour Andreas, auditeur dans une société britannique à Limassol, la deuxième ville du pays. «La plupart de nos clients sont russes. Ils vont partir, Chypre n'est plus fiable pour eux. Je risque de me retrouver au chômage.» La taxe sur les dépôts de plus de 100 000 euros, de l'ordre de 30% pour les avoirs placés à la Bank of Cyprus, ne convainc guère. «Ceux qui ont plus ne pourront plus investir. Ça va tuer l'économie. Résultat ceux qui ont moins en subiront eux aussi les conséquences», résume Neophytos. Comme d'autres, il pense à partir à l'étranger.
«Le meilleur marché possible»
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