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Libération

Pour un impôt européen sur la fortune

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publié le 25 mars 2013 à 19h46

La crise chypriote illustre certaines des contradictions les plus épineuses auxquelles se trouve confrontée la mondialisation financière. De quoi s’agit-il ? Chypre est une île de 1 million d’habitants qui a rejoint l’Union européenne en 2004 puis la zone euro en 2008. Son secteur bancaire est hypertrophié, avec des bilans dépassant huit fois le PIB annuel, et des dépôts atteignant quatre fois le PIB. Il s’agit à la fois des dépôts des Chypriotes et de dépôts étrangers, notamment russes, attirés par la faible fiscalité et le côté peu regardant des autorités locales. On nous dit que ces dépôts russes incluent d’énormes sommes individuelles et l’on imagine donc des oligarques dont les avoirs se chiffrent en dizaines de millions d’euros. C’est sans doute vrai mais aucune statistique, même approximative, n’a été publiée par les autorités européennes ou par le FMI. Ces institutions elles-mêmes n’en savent sans doute pas grand-chose et elles ne se sont jamais donné les moyens de faire des progrès sur cette question pourtant centrale. Une telle opacité ne facilite pas un règlement pacifique et rationnel du conflit.

Le problème du jour, en effet, est que les banques chypriotes n’ont plus cet argent : il a été investi dans des titres grecs aujourd’hui dévalués et des investissements immobiliers en partie illusoires. Fort naturellement, les autorités européennes hésitent à renflouer les banques sans contrepartie, surtout s’il s’agit in fine de renflouer des millionnaires russes.

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