«Nous ne sommes pas là pour demander quoi que ce soit, nous sommes là pour montrer notre présence et dire à la troïka [UE – BCE – FMI] et à notre président que nous ne sommes pas d'accord.» Quelques centaines d'étudiants et de lycéens ont défilé en direction du Parlement à Nicosie ce mardi matin, au lendemain de l'annonce de l'accord trouvé dans la nuit de dimanche à lundi à Bruxelles et qui, s'il évite la failliteà l'île, exigera de lourds sacrifices de la population. En tête de cortège, une banderole «Vos erreurs, notre futur». Drapeau grec ou chypriote sur le dos, les jeunes manifestants, rameutés via Facebook, chantent en boucle «Troïka, Merkel, dehors», ou «Hands off Cyprus», slogan devenu mot clé de la mobilisation encore limitée à Nicosie.
Témoin du fort sentiment antiallemand ambiant, une banderole «Hitler – Merkel même merde» est déployée devant les caméras. D'autres brandissent des drapeaux européens barrés d'une croix rouge. Manos, 17 ans, ne cautionne pas: «On n'est pas contre le peuple allemand lui-même. Bien sûr qu'Angela Merkel n'est pas Hitler. Mais ce qu'ils veulent dire avec ces slogans, c'est qu'on subit une guerre. Une guerre économique qui va tous nous affecter.» Encore au lycée, il voudrait pouvoir poursuivre ses études à l'étranger, architecture ou médecine peut-être. «Ici le niveau n'est pas très bon. Pour