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Chypre : le président de l'Eurogroupe fragilisé

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Jeroen Dijsselbloem a fait paniquer les marchés en présentant l'accord chypriote comme un possible modèle pour résoudre de futures crises.
publié le 26 mars 2013 à 12h11

Jeroen Dijsselbloem vient de vivre un sacré baptême du feu. Président de l’Eurogroupe depuis le 21 janvier, le Néerlandais [prononcez «Yéroun Disselbloum»] n’a pas traversé sans dommages la crise chypriote. En cause : sa mauvaise communication, et notamment une déclaration selon laquelle la solution trouvée pour Chypre pourrait pourrait servir de modèle, applicable dans d’autres éventuelles crises.

Conclu dans la nuit de dimanche à lundi, l’accord vise à éviter une faillite des grands établissements de l’île. Et pour cela, il fait peser l’essentiel de l’effort sur les créanciers et les gros déposants. La Laiki Bank sera liquidée et les comptes y dépassant 100 000 euros pourraient subir des pertes de 30% à 40%. Une approche nouvelle, qui n’avait pas prévalu dans le cas irlandais, en 2010. Ce sont alors les contribuables qui avaient payé pour un secteur bancaire surdimensionné et au bord du naufrage.

 «Vous devez assumer»

Lundi matin, peu après la fin des négociations, Jeroen Dijsselbloem répond aux questions du Financial Times et semble appeler à une pérennisation du dispositif chypriote. «Si nous voulons avoir un secteur financier sain, le seul moyen est de dire: "Si vous prenez des risques, vous devez les assumer, et si vous ne pouvez pas le faire, vous n'auriez pas dû les prendre, et la conséquence peut être la fin de la partie." C'est une approche qui devrait être la