Il était 23 heures lundi, quand les Chypriotes ont appris que leurs banques ne rouvriraient pas le lendemain, comme prévu. Fermés depuis onze jours, les guichets de l’île ne doivent finalement rouvrir que demain, a annoncé la Banque centrale. A moins d’un nouveau report… tant le pays affronte une situation inédite après le plan d’aide conclu ce week-end à Bruxelles avec l’Europe et le FMI, qui revient à saisir plusieurs milliards d’euros sur les comptes de ses deux plus grosses banques, la Cyprus Bank et la Laiki.
«Un effort surhumain est engagé pour que les banques ouvrent jeudi», a assuré le gouverneur de la Banque centrale, Panicos Demetriades. En attendant, les habitants continuent à tenir avec des retraits d'espèces au compte-gouttes. A Nicosie, des entrepreneurs font désormais le tour des distributeurs pour retirer de quoi payer leurs employés à la fin du mois. Inquiets pour leur avenir, un millier de lycéens et étudiants ont défilé, en chantant «troïka, Merkel, dehors». En tête de cortège, une banderole : «Vos erreurs, notre futur.»
Si la Laiki Bank va être liquidée, la Bank of Cyprus est vouée à une drastique restructuration, avec 40% de pertes pour les dépôts dépassant 100 000 euros. Son PDG, Andreas Artemis, a présenté hier sa démission, refusée par le conseil d’administration.
A 3 000 km de là, sur le continent, une polémique fait rage entre grands argentiers de la zone euro : la solution trouvée pour Chypre est-elle, ou non, appelée à fair