Des ballons, des calicots, des slogans… Le Forum social mondial s’est ouvert hier par une marche paisible d’environ 10 000 participants dans les rues de Tunis. Un cortège bigarré où l’on pouvait croiser des syndicalistes sud-africains de la Cosatu, de rouge vêtus ; des Japonais antiguerre de «global article 9», floqués de jaune ; ou des centaines de délégués d’ONG de développement en blanc. Mais peu de Tunisiens.
Un catalogue de bonnes intentions ? «Non, rétorque le Sénégalais Bouba Diop, qui a coorganisé le FSM de Dakar en 2011. Les alters ont apporté du sang neuf, ils ont dynamisé la société civile.» Omar Azzabi, un des 200 militants canadiens du printemps érable venus sur les terres du printemps arabe pour «créer des liaisons entre les mouvements sociaux», résume : «Ici, on se sent forts, portés par l'envie.» A condition, prévient l'économiste Samir Amin, de ne plus «rester sur des positions défensives. Le capitalisme des monopoles se décompose, il faut hâter les alternatives».
C'est parti, comme le dit Nicolas Haeringer, membre du conseil international : «12 000 chambres d'hôtel remplies par des délégués de 127 pays, 950 ateliers sur les rails, de quoi alimenter trois mois de discours.» Car le FSM, «espace ouvert et démocratique qui veut réinventer la politiquement autrement», comme le décrit le Brésilien Chico Whitaker, l'un de ses cofondateurs, est un forum par le bas : les ateliers sont portés par les partic