Alors que la foule grouille à l'université El-Manar de Tunis, la petite salle A-1 n'a pas fait le plein. Dommage. Des experts, à l'invitation du centre Friedrich Ebert Stiftung, évoquent l'un des plus beaux combats alters : l'accès aux médicaments essentiels. Initié par Médecins sans frontières, cet enjeu de santé publique progresse. Comme les résistances des laboratoires pharmaceutiques et des pays riches, qui bataillent pour maintenir ou renforcer les droits de propriété intellectuelle. «Bien sûr, le prix des antirétroviraux antisida de première ligne est passé de 10 000 dollars à moins de 100, rappelle Yousuf Vawda, prof de droit sud-africain. Mais les labos continuent à dire qu'ils dépensent 30% de recherche et de développement quand cela ne dépasse jamais 15%, moins que leur com…»
L'accord de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Doha en 2001 a entrouvert la porte à un assouplissement des brevets, permettant aux pays du Sud de produire des génériques… «Si 24 pays émergents s'en sont servis, note Christiane Fischer, de Buko Pharma-Kampagne, il n'a pas modifié la donne pour les plus pauvres, qui doivent en importer. Seul le Rwanda y est parvenu.» Les brevets prolifèrent «trop souvent pour des améliorations mineures, de confort», ajoute-t-elle. Surtout, contournant l'OMC via des accords bilatéraux, les pays développés, sous la pression de leur industrie, multiplient les attaques contre les copies de pilules, comme c'est le