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Analyse

«Parisot se prend pour Poutine»

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Le Medef vote aujourd’hui sur une réforme des statuts qui permettrait à sa présidente de rempiler.
Laurence Parisot à l’Elysée en janvier, à l’occasion des vœux aux acteurs de l’entreprise. (Photo Sébastien Calvet pour Libération)
publié le 27 mars 2013 à 22h26

La chute sous les lazzis ou le succès-surprise ? Ce matin, Laurence Parisot saura si, comme elle le demande, elle peut espérer se représenter à la tête du Medef pour un troisième mandat. Le conseil exécutif de l’organisation patronale est convoqué à 10 h 30 avec un seul ordre du jour : l’approbation de nouveaux statuts, mettant fin à la limitation à deux mandats pour le président.

Mais c'est un vote négatif qui est anticipé. «Au moins 22 membres sur 45 votent non», assurent plusieurs observateurs. Ce qui ne ferait que confirmer les prises de position publiques des fédérations patronales hostiles à l'initiative de Parisot. Quel que soit le résultat - un coup de théâtre est toujours possible -, le dernier combat de Parisot ne cesse d'étonner, et ce jusque dans les rangs de ses anciens partisans. Pourquoi cette femme, dont le bilan est salué dans le milieu patronal, a pris un tel risque de finir son mandat sur un échec cinglant ?

Pour comprendre son fonctionnement, il faut revenir sur son étrange stratégie depuis le début de l'année. Le 11 janvier, le Medef obtient une victoire : la signature avec plusieurs syndicats et sous l'égide du gouvernement de l'accord national interprofessionnel sur la sécurisation de l'emploi. Souvent raillée pour sa proximité avec Nicolas Sarkozy, la patronne des patrons prouve ainsi qu'elle est «hollando-compatible». D'ailleurs, elle reçoit un coup de fil de félicitations du Président. N'importe qui se serait retiré avec ce succès. Pas Pariso