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Libération
Reportage

«Là, j’espère pouvoir retirer 200 euros sur mes économies»

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Les banques chypriotes ont ouvert hier dans le calme après douze jours de fermeture.
Devant une agence Laiki, hier à Nicosie. Les retraits sont limités à 300 euros par jour et par personne. (Photo Reuters)
publié le 28 mars 2013 à 21h26

Le grand bank run n'aura pas eu lieu. Sont-ce les limitations drastiques imposées par la Banque centrale ? Est-ce parce que ceux qui pouvaient patienter ont préféré attendre que cela se tasse ? Hier à Nicosie, à la réouverture des banques fermées depuis douze jours, les files d'attente furent réduites et disciplinées. Pour éviter que les agences ne soient prises d'assaut et les dépôts siphonnés, Chypre avait prévu de solides garde-fous. Vigiles devant toutes les banques et, surtout, de stricts contrôles sur les mouvements de fonds. Selon le décret rendu public la veille au soir, valable pour au moins quatre journées, les retraits sont limités à 300 euros par jour et par personne dans toutes les banques, les virements à l'étranger plafonnés à 5 000 euros par mois, et les voyageurs quittant l'île ne sont pas censés détenir plus de 1 000 euros en espèces.

Un peu avant midi, l’heure fixée pour la réouverture, de petites files s’étaient formées devant les agences, sous l’œil des vigiles et des caméras de télé. Ils étaient environ une quarantaine devant les principales agences de la Bank of Cyprus et de la Laiki Bank, les deux plus importantes de l’île et les deux grandes sacrifiées du plan de restructuration, la Laiki devant être absorbée par la Bank of Cyprus.

Midi pétante, devant l'agence Laiki d'une rue du sud de la ville, une quinzaine de personnes attendent dans le calme. Helena est arrivée bien en avance. Ancienne secrétaire, elle vit des 400 euros qu'elle reçoit de