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Libération
Décryptage

La pelle des petits paysans contre les multinationales

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publié le 28 mars 2013 à 21h26

«Comment l'agriculture peut-elle aider à la lutte contre le climat ?» «Pourquoi la souveraineté alimentaire est la solution pour nourrir la planète ?» Jamais, Via Campesina («la voie paysanne» en espagnol), réseau de 200 millions de paysans de 70 pays, n'a autant donné de la voix. Josie Riffaud, sa déléguée européenne, est venue à Tunis avec 50 délégués, remontés comme jamais. «70% des habitants de la planète sont agriculteurs, et les multinationales accaparent leurs ressources : terre, semences, eau, marchés», dit-elle. L'agrobusiness est à l'offensive, mais les petites mains alters se liguent de plus en plus pour résister. Avec, sur fond de scandales alimentaires, le sentiment de ne pas être assez entendu… «On peut vivre sans marché, mais pas sans nourriture», lance la Mexicaine Silvia Ribeiro, qui dénonce la mainmise d'un cartel d'entreprises sur les semences. «5% des graines étaient brevetées il y a trente ans, 85% aujourd'hui», ajoute-t-elle.

Pourtant, les cultures OGM patinent. «Les gens n'en veulent pas, ils utilisent trop de fertilisants», souffle un délégué canadien, qui note que la revueNature Biotechnology «vient de rappeler que le maïs transgénique a, le plus souvent, une productivité inférieure au maïs classique». Les délégués de Via Campesina se succèdent dans un amphi bondé. Sur fond de réquisitoire sur l'industrie de la viande. «Première cause de déforestation dans le monde», dit une militante ;