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Analyse

Nicosie se cherche un modèle de substitution

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Chypre, le naufragedossier
L’île va devoir tirer un trait sur le rôle de «hub financier» qui faisait sa prospérité.
publié le 28 mars 2013 à 21h26

Ala chambre de commerce de Nicosie, des dizaines d'entrepreneurs «désespérés parce qu'ils risquent de faire faillite» n'ont cessé d'appeler ces derniers jours, dit Leonidas Paschalides, son directeur du développement. Nombre de gros clients étrangers, oligarques russes ou autres, ont pu vider à temps leurs comptes à la Bank of Cyprus ou à la Laiki Bank, mais pas la plupart des PME chypriotes, qui constituent le tissu économique de l'île. Pour toutes celles qui avaient plus de 100 000 euros de trésorerie dans l'une ou l'autre des deux premières banques nationales, c'est 40% à 80% de leurs avoirs qui menacent de partir en fumée.

«Zombie». «C'est du vol», ne décolère pas George Kyprianou. Sa société, fondée par son père en 1963, vend de l'ameublement. «Notre entreprise a toujours été à la Laiki. On y a beaucoup, beaucoup plus que 100 000 euros.» En 1974, après l'invasion du nord de l'île par la Turquie, sa famille a dû repartir de zéro. «On a survécu à 1974, on survivra aujourd'hui», veut-il croire. Mais les temps vont être durs. Les ventes ont chuté de 90% cette semaine, tandis que le chiffre d'affaires avait déjà dégringolé de 20 à 11 millions d'euros depuis 2008, à cause de la crise.

Après dix-huit mois de récession, un recul de 3,5% du PIB s'annonçait théoriquement en 2013. Ce sera au moins le double, avec le grand krach en cours. Selon l'Institut de la finance internationale (IIF), il faut s'attendre à