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Libération

Les entreprises, terrains de guérilla

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Les syndicats doivent désormais gagner leur représentativité auprès des salariés.
publié le 29 mars 2013 à 22h26

Ce n’est qu’un instantané du paysage syndical à un temps t. Le résultat de l’audience des confédérations livré vendredi - les mêmes cinq autour de la table - peut donner le sentiment que rien n’a changé depuis la loi du 20 août 2008. Que la représentativité syndicale héritée de l’après-guerre se trouve confirmée par le résultat des urnes, avec l’inamovible club des cinq : CGT, CFDT, FO, CGC et CFTC. En réalité, cet iceberg inédit cache un renversement des valeurs.

Car l’encre de la loi de 2008 était à peine sèche qu’on s’agitait dans certaines centrales. Mine de rien, il fallait passer le seuil des 10% à partir duquel un syndicat est considéré comme représentatif dans une entreprise. En dessous, cela signifiait qu’il ne pouvait plus négocier, plus signer d’accord, donc qu’il n’existait plus. Avec l’idée qu’ensuite, ces résultats allaient entrer dans le calcul de la représentativité au niveau des branches, puis au niveau national (avec, là, un seuil de 8%).

Une guérilla judiciaire a ainsi fait rage sur le terrain, notamment vis-à-vis du protocole préélectoral, formalité qui précise les conditions du scrutin. «Il y a eu de nombreuses contestations de [ces] protocoles, qui sont d'une importance vitale, notamment pour les collèges [d'électeurs], explique Bernard Valette, secrétaire national de la CGC. La loi a influé sur le terrain dans les stratégies syndicales.»

Écueil. Le fait que l'audience soit mesurée sur quatre années d