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Portrait

«A quoi sert de prêcher l’Evangile si c’est dans la misère ?»

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Coco Mbangu en charge pour l'Eglise des ressources de RDC
publié le 31 mars 2013 à 20h56

Depuis cinq ans, il documente les ravages de l'industrie minière et pétrolière, le pillage de la deuxième forêt tropicale du monde. Le voilà «au FSM de Tunis pour nouer des alliances et dénoncer la spoliation des multinationales avec la complicité du pouvoir». Coco Mbangu, 41 ans, est l'avocat congolais (RDC) des populations prises au piège et le procureur la malédiction des ressources naturelles. Il a été recruté par une Eglise «révulsée par les crimes. A quoi sert de prêcher l'Evangile si c'est dans la misère absolue ?» La RDC est pleine de trous noirs, d'exploitations et de violences. Il est venu témoigner au FSM, «lieu d'expression des opprimés, qui donne du courage : quand on est seul, on s'affaiblit». Il a raconté. Comment, près du Nord-Kivu, sur le lac Albert, Total a obtenu des permis d'exploitation «malgré une étude d'impact rejeté par le ministère de l'Environnement». Comment, dans le plus vieux parc national du pays (Virunga), le britannique Soco a débuté des projets de forage («les pressions physiques, les kidnappings, les viols ont commencé»). Comment, dans le Bas-Congo, Perenco va exploiter «plus de 300 puits», mais «personne ne voit la couleur de l'argent».

Coltan, cassitérite, or : les minerais pourraient être la chance des Congolais. Ils sont leur «cauchemar». Mbangu raconte les «enfouissements sauvages de déchets», la destruction «des bois précieux», le travail des enfa