Le mouvement de protestation devait débuter hier à minuit avec les travailleurs nocturnes des sites de Ben Arous et de Sousse. Ce sera, à l’initiative du syndicat UGTT, le top départ d’une grève générale de trois jours dans les centres d’appel tunisiens du français Téléperformance, leader mondial du secteur. Avec en point d’orgue, demain, une manifestation devant son siège à Tunis. L’entreprise compte plus de 5 000 salariés dans le pays, qui répondent aux clients français d’Orange, Numericable, SFR ou Amazon.
Renvois. L'UGTT veut faire monter la pression dans un bras de fer qui dure déjà depuis plus d'un mois. Tout a commencé par le licenciement d'un opérateur, fin février. «La goutte d'eau qui a fait déborder le vase» , explique Taha Labidi, un responsable syndical. Ce cas est en effet le dernier d'une longue liste de renvois jugés «abusifs». Cette fois, la direction est accusée d'avoir falsifié un document.
Plusieurs syndicalistes ont alors entamé un sit-in à l'intérieur du siège. Trois s'y trouvent toujours. Les actions se sont multipliées : grève de la faim pendant dix jours, port d'un brassard rouge et manifestation de solidarité internationale, mardi, à l'occasion du Forum social mondial (lire aussi pages 12 et 13).
Au-delà des licenciements, la grogne s'est élargie aux mauvaises conditions de travail des employés, bien souvent des diplômés chômeurs qui trouvent dans les centres d'appel un point de