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Portrait

«Largement au-delà de mes espoirs, tant on se sent soutenu»

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Wai Hnin Engagée pour le développement en Birmanie
publié le 31 mars 2013 à 20h56

Cette fille-là ira loin. A 30 ans, Wai Hnin Po, directrice de l'association birmane Foundation for Education and Development, s'est pointée au FSM avec l'envie d'embrasser le monde. Raconter le sort des travailleurs migrants. Et parler démocratie… «En Birmanie, les changements sont cosmétiques, mais l'Occident voit ça comme une révolution de velours.» Alors que le «réel raconte autre chose». Quoi ? «L'instrumentalisation des violences entre bouddhistes et musulmans.» La «timide libéralisation de la presse».

«PoPo», comme on la surnomme, n'en démord pas : «La junte a fait un lifting, et tout le monde a pensé qu'elle avait changé de visage.» Elle «contrôle 90% du Parlement». Selon PoPo, l'opposante historique Aung San Suu Kyi tient du parfait «alibi d'ouverture». Alors que l'Union européenne doit réévaluer la suspension, depuis un an, de la plupart de ses sanctions, elle prévient : «L'Europe doit bien mesurer ce qu'il se passe, les violences contre les Kachins, la pseudo-commission sur les droits de l'homme, les prisons toujours pleines de prisonniers politiques.»

Invitée début mars en France par le CCFD-Terre solidaire, elle a trouvé ce FSM «hallucinant» : «Largement au-delà de mes espoirs, tant on se sent soutenu.» Elle y a beaucoup parlé du sort des migrants. En Thaïlande, où elle se rend souvent, «les travailleurs birmans sont souvent l'objet d'une exploitation forcenée». Elle