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Portrait

«On a vu le monde venir à nous depuis un campus»

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Sabria Barka Directrice de l'Asso tunisienne Eco-conscience
publié le 31 mars 2013 à 20h56
(mis à jour le 31 mars 2013 à 20h56)

Si tous les militants de la société civile tunisienne ressemblent à Sabria Barka, ce pays a l'avenir devant lui. C'est par le bouche à oreille qu'on a croisé la directrice d'Eco-Conscience, une association créée en mars 2012 sur les décombres fumants de la dictature. Doctorante en océanologie biologique, cette femme douce et déterminée de 45 ans, passée par l'université de Paris-VI, enseigne l'écologie et l'écotoxicologie. «Je bosse sur les impacts environnementaux de la pollution sur l'eau», dit-elle, pour mieux embrayer sur son combat actuel : le gaz de schiste. Que la Tunisie, au nom de «l'indépendance énergétique, de l'emploi et de la croissance», entend exploiter. «Une hérésie», lâche la militante, qui plaide pour que son pays développe avant tout le solaire. La transition démocratique n'a pas changé grand-chose à l'opacité du pouvoir. «Il n'y a aucune transparence du gouvernement sur le sujet», déplore-t-elle. Un contrat aurait déjà été passé avec Shell pour quatre concessions dans le pays. Elle tente donc de sensibiliser sur l'impasse du gaz de schiste. Et a découvert le FSM.

«Un tel transfert d'énergie, une telle effervescence contagieuse, où l'on a appris autant, sinon plus, en dehors des ateliers. Où on a vu le monde venir à nous depuis un campus…» Elle en a profité pour réseauter, chercher des appuis. «Le gaz de schiste, c'est une formidable entrée sur l'environnement : on parle eau, développement durable, gestion de