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Libération

«On devrait débattre pour mettre en place des campagnes»

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Murray Worthy Responsable de campagne de War on Want
publié le 31 mars 2013 à 20h56

Tiens, un Anglais. «Oui, oui, c'est vrai, on doit bien être dix en tout : on s'exporte mal, s'excuse presque Murray Worthy. Notre culture insulaire, sans doute…» Il en sourit, ce responsable de campagne pour la justice fiscale de l'ONG War on Want, aiguillon antipauvreté basé à Londres nanti de 25 salariés. Qui ferraille contre le chapelet de manips des multinationales pour contourner-optimiser-éviter-frauder (rayer la mention inutile) les taxes sur leurs profits. Ce FSM, le Britannique l'a vécu avec ambivalence. Surpris «par cette pulsion énorme», «cette capacité à drainer» des ONG et des réseaux du monde entier. Ravi, enfin, de mettre des visages sur des noms et de nouer en direct des relations de confiance, «plutôt que de passer son temps à naviguer sur Skype». Mais parfois frustré, aussi. «Le plan, ici, c'est de rassembler les gens sur leur plus petit dénominateur commun» au lieu de titiller des stratégies divergentes, de confronter des différences, d'assumer des plans B. «On devrait davantage débattre pour mettre en place des campagnes et des plateformes opérationnelles», dit-il.

Pragmatique et efficace, Murray est aussi très actif au sein du collectif UK Uncut, qui milite contre les coupes du gouvernement dans les dépenses publiques, «alors que l'évitement et l'évasion fiscales coûtent plus de 100 milliards de livres [118 milliards d'euros, ndlr] par an à l'Etat.» Il évoque aussi le boom de «55%» de