Le géant vert des Avengers, Hulk, avait retrouvé ce soir-là son apparence ordinaire, celle de l'acteur Mark Ruffalo. Et il était à la recherche d'un argumentaire viable pour mettre un terme aux opérations de forage de gaz de schiste qui ravagent sa région, l'Etat de New York. Son interlocuteur, un professeur de génie civil et environnemental de l'université Stanford réputé pour ses travaux sur les énergies vertes lui rétorqua qu'il manquait de temps. Mais consentit néanmoins a rédiger quelques lignes. «Une fois rentré chez moi, je me suis plongé dans les données dont je disposais et j'ai écrit 21 pages», sourit Mark Jacobson, deux ans après.

Le rapport final du professeur, produit avec l'aide d'une demi-douzaine d'étudiants, vient d'être publié. Il s'agit, selon lui, de la toute première étape d'un plan de transition énergétique mondial baptisé «The Solution Project» qui consisterait à éliminer totalement notre dépendance au gaz et au pétrole d'ici à 2030. «On trouve radical d'exclure définitivement le recours aux énergies fossiles, mais pourquoi se satisfaire d'un compromis médiocre quand on peut choisir le meilleur de ce que la technologie actuelle nous offre : une électricité qui ne pollue pas, qui ne détruit pas les ressources naturelles, qui ne rivalise pas avec notre capacité de production de nourriture, et dont le coût social et écologique est égal à zéro ?» argumente Mark Jacobson.

Ce scientifique affirme