Cinq ans après le début de la «Grande Récession», la zone euro a replongé dans la crise avec une croissance négative en 2012 (-0,6%) et une prévision encore négative pour 2013 (-0,3%). De manière concomitante, la plupart des grands pays européens se sont engagés sur le chemin de la réduction des déficits publics. Malheureusement, la réduction de ces déficits en temps de crise risque fort d’aggraver la crise.
Cette idée n’est pas nouvelle. En effet, Keynes a, pendant la dépression des années 30, défendu l’idée que l’Etat doit dépenser plus, pas moins. En augmentant le déficit public, il peut soutenir la demande, ce qui incite les entreprises à produire et embaucher. A contrario, une réduction des déficits publics rogne la demande, et donc la croissance.
La crise de 2008 a été celle du système financier qui a entraîné une réduction du crédit disponible. Les entreprises et les ménages ont été obligés de se désendetter, et donc de réduire leurs investissements. Or, une réduction des investissements en temps de crise est contre-productive. En effet, une économie qui tourne au ralenti représente le moment idéal pour les entreprises d’investir dans de nouvelles technologies et pour les individus de renforcer leur «capital humain», par exemple en se formant. Etant donné qu’une contraction du crédit réduit les investissements privés au moment même où ils seraient les plus opportuns, il est très important que l’Etat ne fasse pas de même en réduisant les investissements publics.
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