La catastrophe de Fukushima et la sortie du nucléaire décrétée par Berlin dans son sillage ont bouleversé le paysage énergétique allemand au-delà de ce qui était escompté. «Il n'y a aucun doute sur le fait que nous voulons réussir la transition énergétique, mais cela ne veut pas dire que tous les problèmes sont résolus», concédait début mars Angela Merkel. Au niveau de la production, la partie est plutôt bien engagée : l'objectif affiché par le gouvernement allemand - passer à 80% de courant vert à l'horizon 2050, au lieu de 23% aujourd'hui, et avoir fermé toutes les centrales nucléaires d'ici à 2022 - n'est pas irréaliste. Fortement subventionnée, la production d'électricité à partir de panneaux solaires et d'éoliennes est rentable. Notamment pour les petits producteurs. Si bien que le gouvernement a dû relever ses prévisions : en 2020, ce ne sera pas 35 mais 40% de courant vert qui circulera dans les réseaux germaniques ! Déjà, par beau temps et fort vent, les énergies renouvelables couvrent parfois la totalité de la consommation d'électricité dans le pays. Revers de la médaille : leur développement prend un tour catastrophique pour les principaux opérateurs nationaux. EnBW, RWE, Vattenfall et E.ON ont perdu leur vache à lait nucléaire et sont donc condamnés à investir massivement pour «verdir» leur production d'électricité dans un contexte qui n'est guère propice. Or, pour réussir sa grande transition énergétique, l'Allemagne aura besoin, dans les années à venir,
en direct de Berlin
Une énergie trop propre à tuer l’emploi
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publié le 1er avril 2013 à 19h06
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