La Bundesbank a-t-elle perdu les pédales ? L’honorable «Buba» a présenté la semaine passée une étude qui a fait grand bruit dans le pays. Selon la Banque centrale allemande, le patrimoine des ménages germaniques serait inférieur à celui des Espagnols, des Italiens ou des Français…

Les chiffres auraient de quoi conforter Angela Merkel dans sa position dure envers les pays en crise de l’Europe : 195 000 euros de patrimoine net par foyer allemand, contre 229 000 euros en France et 286 000 euros en Espagne en moyenne.

Si on prend en compte le patrimoine médian (50% de la population possède moins, 50% plus), l’écart est encore plus criant : 51 000 euros en Allemagne, contre 114 000 euros en France, 164 000 euros en Italie et 178 000 euros en Espagne.

La Bundesbank explique ces disparités par le fait que les Allemands sont moins souvent propriétaires que leurs voisins du Sud : 44% des ménages détiennent leur logement principal outre-Rhin, contre 58% des Français et 83% des Espagnols.

«Il y a de quoi se frotter les yeux», s'étonnait dimanche le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung, estimant que les chiffres méritent quelques explications, tandis que l'hebdomadaire Der Spiegel pointe quantité de problèmes méthodologiques : périmètre du patrimoine incomplet, dates de référence différentes… L'étude mériterait selon la presse à peine plus qu'un zéro pointé.

Les faits sont en effet plus nuancés. En raison, d’abord, des fortes inégalités au sein de