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La Coop est pleine, les salariés en grève

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Distribution. L’intersyndicale redoute la disparition de l’enseigne alsacienne, plombée par ses finances.
Un supermarché Coop Alsace de Strasbourg. (Photo Pascal Bastien.)
publié le 3 avril 2013 à 21h56

Alain fait grève pour la première fois. Parce que «ça sent la mort à la Coop». La supérette strasbourgeoise n'ouvrira pas de la journée. La direction de l'enseigne a annoncé la suppression de 210 postes. Alain a bien vu que cela «tournait au vinaigre» il y a deux ans, quand ont commencé les restructurations. «Le saccage», corrige Laurent Hobel (FO), représentant de l'intersyndicale.

Lorsqu'en 1999 il rejoint la Coop, celle-ci a un siècle et emploie 4 200 salariés, entre les hypermarchés, les petits magasins et le siège… Elle fait partie du paysage, en ville ou à la campagne, et appartient à tous : les consommateurs peuvent être sociétaires. Que reste-t-il de ce réseau ? «Tout est bradé», résume le syndicaliste.

«Au plus près du client»

Pourtant, le modèle novateur de l'époque est plus que jamais d'actualité, à l'heure où la proximité fait figure d'eldorado pour la grande distribution, et où les Carrefour City poussent comme des champignons. Laurent Hobel en est convaincu : «Avec le développement du bio, le scandale de la viande de cheval, on nous parle de filières courtes, de suppression des intermédiaires, de proximité… Nous avions tout pour vendre des produits de qualité au plus près des clients. Mais nos dirigeants étaient obnubilés par leur volonté de se remplir les poches.»

Le PDG historique de la Coop, Yves Zehr, accusé de détournement de fonds (1,2 million d'euros), est en détention provisoire depuis novembre. La