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L’Équateur va cultiver sa matière grise

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EcoFuturdossier
par Diane Cambon, Correspondance en Equateur
publié le 7 avril 2013 à 19h06

Ce n’est pour l’heure qu’une immense exploitation de canne à sucre abandonnée, où quelques paysans font paître leurs vaches. Un lieu bucolique qui, d’ici un an, devrait se transformer en un campus bouillonnant d’étudiants équatoriens et internationaux. Située à trois heures de route au nord de Quito, la vallée verdoyante d’Urcuqui a été choisie par le gouvernement du président socialiste Rafael Correa pour bâtir «la ville du savoir». Yachay («connaissance» en langue quichua) entend être la première cité andine «planifiée» et dotée d’un campus universitaire. Une sorte de Brasília spécialisée dans la science et les nouvelles technologies.

«Nous voulons former des chercheurs dans des spécialités qui sont utiles pour le pays et la région latino-américaine», assure Carlos Avila, professeur et ingénieur, chargé des programmes. Et d'ajouter : «Notre but est d'en finir avec le néocolonialisme scientifique. Il faut changer le paradigme de dépendance, et Yachay va permettre d'ici quelques années une pleine souveraineté de la connaissance.» Avec la santé, l'éducation est l'autre grand chantier de la révolution citoyenne du chef d'Etat équatorien. La réforme des universités prétend former des générations d'étudiants capables de se mesurer aux diplômés des pays dits du «premier monde». Il s'agit aussi, et surtout, de mettre un terme à la fuite des cerveaux. «Aujourd'hui, pour acquérir un niveau universitaire élevé ou obtenir des masters reconnus, on est obligé de par