Muffins aux sauterelles, quiche aux larves ou crème pâtissière aux œufs de mouche… Le génie culinaire humain ne connaît pas de limites. Mais, pour l'heure, ces inhabituels délices ne sont pas autorisés en Europe. Début mars, un jeune Burkinabé l'a appris à ses dépens, alors qu'il trimbalait 94 kilos de chenilles séchées dans ses valises, soi-disant destinées à sa «consommation personnelle». Intraitables, les douaniers britanniques lui ont confisqué son pique-nique.
Se faire servir un consommé de sauterelles dans un restaurant est totalement interdit. Mais à Haarlem (Pays-Bas), le Specktakel propose des brochettes de crocodile (à la texture caoutchouteuse, entre le poulet et la grenouille) rehaussées de criquets poêlés. Spécialisé dans les «viandes exotiques», le chef, Mark Van Kimmenaede, se fournit, plutôt officieusement, auprès des magasins d'alimentation pour animaux ! En effet, les insectes vivants sont d'ordinaire destinés aux serpents, iguanes et autres lézards de compagnie. «Ils arrivent vifs dans des barquettes en plastique que l'on place au congélateur pour les conserver.» Même s'il aime cuisiner ces bestioles, le chef ne croit pas que l'entomophagie cartonnera de sitôt en Europe. «C'est une nourriture qui peut plaire le temps d'une soirée, pour la découverte, mais je ne vois pas les Européens se nourrir d'insectes.» D'autant que c'est encore cher, le criquet de 2 grammes coûtant 23 centimes.
En réalité, le destin de l'entomophagie à la sauc