D'ici la fin de la décennie, des algues pousseront sur nos murs, et il ne faudra pas y voir un signe du déclin de notre civilisation. Immeubles et usines seront les premiers à s'équiper en «biofaçades», des installations dédiées à la culture de microalgues enveloppant l'extérieur des bâtiments, puis logements et édifices publics s'y mettront… Voilà le pari du cabinet d'architectes X-TU, inventeur de ce concept breveté, qui a dévoilé fin mars un projet de biofaçade destiné à un site d'incinération de déchets dans l'agglomération nantaise et dont la construction doit s'achever fin 2015.
Vert gluant. Ce prototype, présenté comme une première mondiale, consistera en un réseau de 200 m2 de double vitrage rempli d'eau. Des bassins à la verticale, épais de quelques centimètres, dans lesquels se développeront des algues microscopiques. La structure ne sera pas collée au bâtiment, mais distante d'un demi-mètre pour faciliter la maintenance et surtout capturer la chaleur du soleil et celle s'échappant des murs de l'édifice. Des sources d'énergie gratuites pour les organismes marins.
«Les microalgues ont les mêmes besoins que les humains. Alors pourquoi ne pas créer des espaces qui profitent aux deux ?» s'interroge Anouk Legendre, cofondatrice de X-TU. «En hiver, cela fonctionne comme une serre et, en été, la paroi est rafraîchie par la circulation de l'eau et par un courant d