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TRIBUNE

Le modèle allemand appliqué à la France : encore raté !

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publié le 8 avril 2013 à 19h06

Le Parlement doit finir d'examiner aujourd'hui le projet de loi traduisant l'accord national interprofessionnel du 11 janvier. Ce texte prévoit notamment la présence d'un ou deux représentants des salariés dans les conseils d'administration des entreprises de plus de 5 000 salariés. Par son extrême timidité, cette mesure est une nouvelle occasion manquée de rapprocher enfin la gouvernance d'entreprise française, traditionnellement autoritaire, de celle, nettement plus participative, de nos voisins allemands. Et de bénéficier ainsi à notre tour d'un des principaux fondements de leur dynamisme industriel. Il faut aller plus loin.

On s’extasie en effet régulièrement sur les résultats économiques de l’Allemagne. Contrairement à ce qu’on entend souvent, ces succès indéniables n’ont pas grand-chose à voir avec les réformes menées par le chancelier Gerhard Schröder au début des années 2000. En sept années de gouvernement, celui-ci avait fait de notre voisin un pays qui compte désormais plus de pauvres et davantage d’inégalités que la France, fragilisant ainsi la cohésion sociale, point fort traditionnel de la société allemande, tout en dégradant ses infrastructures collectives, matérielles et immatérielles.

C'est plutôt malgré Gerhard Schröder que grâce à lui que l'Allemagne s'en sort moins mal que les autres aujourd'hui. La relative bonne santé de l'économie allemande est liée en effet tout d'abord à une démographie déprimée qui a évité à nos voisins toute bulle im