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Décryptage

Exil, Caïman… les portes des paradis

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Lancée en 2009, la lutte contre les places offshore a peu progressé sur le terrain. Mais gagne les esprits.
Des lingots en cours de marquage à Vienne, en 2008. (Photo AFP)
publié le 10 avril 2013 à 21h56

Rappelez-vous. C'était en 2009, crise des subprimes, faillite de Lehman Brothers… la planète était en feu. D'urgence, il fallait assainir le système bancaire, réguler la finance. «Sus aux paradis fiscaux», décrétait alors le G20 à Londres. Quatre ans après, place au bilan.

Les paradis fiscaux, quèsaco ?

Bahamas, Bermudes, Jersey, Ile de Man, Seychelles… Une quarantaine d’Etats sont considérés comme des paradis fiscaux, même si cette notion recouvre des réalités disparates. Une fiscalité proche de zéro, un secret bancaire absolu, et surtout, la quasi-certitude d’une vie bancaire à l’abri des regards indiscrets. Ont élu domicile dans ces sanctuaires juridiques et fiscaux les mafias, bien sûr, mais aussi les multinationales avides d’optimisation fiscale. Plus de 150 000 sociétés offshore se créent chaque année dans les paradis fiscaux. Le monde en compterait près de 3 millions. En abritant les multinationales de l’agro-alimentaire, Jersey est devenu le premier exportateur de bananes en Europe. Situées dans les eaux turquoise des Caraïbes, les Caïmans sont le premier investisseur en Chine. Ces trois îles comptent environ 45 000 habitants, mais abritent plus de 70 000 sociétés étrangères qui investissent ailleurs puis rapatrient leurs profits… Pour finalement ne payer qu’un impôt symbolique. Les banques et autres fonds de pension ne sont pas en reste. Un rapport de la cour des comptes américaine a montré qu’en 2008 une partie du systèm