Moins de déficit mais quelques nouveaux investissements, un peu plus d’impôts mais aussi des coupes dans les programmes sociaux : le budget 2014 présenté hier par Barack Obama se veut un modèle d’équité. Il est si parfait… qu’il n’a pratiquement aucune chance de voir le jour.
«C'est un compromis raisonnable, mais sans doute mort-né, résume Barry Bosworth, expert budgétaire à la Brookings Institution, un think tank, et ancien collaborateur des administrations Johnson et Carter. Les républicains n'accepteront pas les hausses d'impôts proposées. Ce budget n'a donc guère de chances d'être adopté, mais ce n'est pas un drame. L'issue la plus probable est que le Congrès en sera encore réduit à voter des crédits provisoires, les deux Chambres n'étant pas capables de s'entendre.»
Mixte. Ce budget - largement théorique - proposé hier par Obama prévoit de poursuivre l'effort de réduction du déficit budgétaire américain, mais à son rythme, moins brutal qu'en Europe. Il envisage encore 4,4% de déficit rapporté au PIB en 2014, contre 5,3% attendu cette année, pour redescendre ensuite progressivement à 2,8% en 2016 et 1,7% en 2023.
Pour y parvenir, le Président propose un mixte, sur dix ans, de 1 200 milliards de coupes dans les dépenses et de 600 milliards de rentrées fiscales supplémentaires. Au-delà d’un million de dollars de revenus (765 000 euros), les riches Américains devraient se voir appliquer un taux minimum d’imposition de 30%