«Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est fini», claironnait Nicolas Sarkozy en 2009. On sait ce qu'il est advenu… Hier, François Hollande a déclaré vouloir «éradiquer» ces territoires «en Europe et dans le monde». Ces paroles auront-elles plus de portée que celles de son prédécesseur ? A écouter les ONG, l'espoir est là, en tout cas. «Les mesures présentées sont celles portées depuis des années par la société civile. On ne peut que s'en féliciter», commente Mathilde Dupré, du CCFD-Terre Solidaire. Et l'initiative française n'est pas isolée : au niveau Européen, tout bouge très vite.
Vis-à-vis des banques, les mesures annoncées par l’Elysée reprennent les propositions des ONG. Hollande veut que les établissements rendent publique la liste de toutes leurs filiales, pays par pays, avec le détail du chiffre d’affaires, des effectifs, des résultats et des impôts payés. Mais le Président arrive après la bataille : la mesure a déjà été adoptée en mars par le Sénat, dans le cadre de la loi bancaire. Et, pour l’histoire, le gouvernement s’opposait alors à une telle transparence…
Volonté politique
Deuxième axe d'offensive de Hollande, les territoires offshore. «La France établira chaque année une liste de paradis fiscaux», a déclaré le chef de l'Etat. Là encore, rien de neuf. Une liste noire d'Etats et territoires «non coopératifs» existe depuis 2010. Mais aucun des vrais paradis fiscaux ne s'y trouve (la liste est