Pour sa première sortie à l'étranger, Alenka Bratusek n'a eu d'autre choix que d'aller à Bruxelles. Visage crispé, gorge nouée, la nouvelle chef du gouvernement slovène jouait gros mardi : tenter de rassurer la Commission européenne et, surtout, les marchés, en montrant que son pays peut se redresser seul. «A ceux qui spéculent depuis quelque temps sur la Slovénie, je dis, s'il vous plaît, basez vos évaluations sur les faits et les chiffres», a-t-elle lancé. Elle n'a manifestement pas convaincu. Le lendemain, son pays a reçu une semonce de Bruxelles pour «déséquilibre macro-économique excessif». Et Ljubljana n'a pu emprunter cette semaine que la moitié des 100 millions d'euros prévus, car les taux ont trop grimpé. Autant de signes que la pression monte.
Au pouvoir depuis trois semaines, Alenka Bratusek, du parti de centre gauche Slovénie positive, pourra-t-elle adoucir, comme promis, la cure de rigueur menée par son prédécesseur de droite ? Au syndicat ZSSS, Goran Lukic n'a guère d'illusions : «La pilule reste la même. C'est juste qu'on va l'enrober un peu.» Bratusek reconnait que la crise ne lui laisse guère le choix : «Nous avons des temps difficiles devant nous.»
Chômage galopant. La Slovénie est priée de tailler dans son budget et de se réformer. De 6,4% du PIB en 2011, le déficit public a été ramené à 4,4% en 2012. Mais cette année, malgré une baisse de 7% des salaires publics, le trou devrait s'éle