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Libération
Reportage

La Slovénie sur la pente chypriote

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Après avoir prêté à tout va, les banques de l’ancien Etat modèle des Balkans croulent sous les créances pourries. Au risque de plomber le pays.
Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies à Ljubljana,en Slovénie, le 8 février, pour manifester contre la corruption et l’austérité. (Photo Reuters)
publié le 11 avril 2013 à 21h36
(mis à jour le 13 avril 2013 à 12h52)

«Alors, sommes-nous devenus un Pigs? (1) C'est ce que le monde entier se demande», rigole Goran Lukic. A 34 ans, cet homme débraillé est numéro 2 du ZSSS, le principal syndicat slovène. Chypre était à peine tombée, en mars, sous le joug de la troïka que les regards se sont tournés vers Ljubljana, nouveau maillon faible de la zone euro. Une menace qui fait trembler la petite république d'ex-Yougoslavie.

Signe précurseur d'un antieuropéisme jusque-là inconnu, l'hebdomadaire de gauche Mladina a osé une couverture choc : l'image d'un milicien pronazi au brassard bleu étoilé, incarnant le «néocolonialisme» de l'Europe. Résoudre la crise sans l'assistance de Bruxelles et du Fonds monétaire international, c'est le grand défi de la nouvelle Première ministre, Alenka Bratusek, à la tête depuis le 20 mars d'une coalition de centre gauche. «Notre pays est capable de s'en sortir seul. Il n'y a aucune raison de paniquer», martèle cette énergique quadra, experte des questions budgétaires.

Les Slovènes ne veulent pas être mis dans le même sac que les Chypriotes. Au journal Delo, Miha Jenko, rédacteur en chef adjoint en charge de l'économie, s'est fendu d'une lettre au célèbre chroniqueur de CNN qui glosait sur l'hypertrophie du secteur bancaire : «Les banques de Chypre pèsent 750% du PIB. Les nôtres, seulement 130%, deux fois moins que la moyenne européenne.»

Reste que, comme à Chypre, ce sont les deux plus grosses banques du pays qui mena