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Analyse

Chypre : nouvelle tuile sur l’ardoise

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Les besoins du pays ont bondi de 5,5 milliards d’euros. Les habitants devront payer.
publié le 12 avril 2013 à 22h16

L’imbroglio chypriote se poursuit. Dans une extrême confusion, les dix-sept ministres des Finances de la zone euro ont avalisé, vendredi à Dublin, un plan de sauvetage de Chypre, encore différent de ses deux précédentes moutures des 16 et 25 mars. Les bailleurs de fonds de la petite île en faillite ont refait chauffer les calculettes pour aboutir à un nouveau chiffrage des besoins : ce n’est plus 17,5 milliards d’euros qu’il faut mobiliser, mais 23 milliards… Et ce surcoût incombera uniquement aux Chypriotes, car l’Europe et le Fonds monétaire international refusent d’aller au-delà des 10 milliards promis.

Dérapage. Si l'ardoise chypriote a bondi de 5,5 milliards, a expliqué le porte-parole du gouvernement, Christos Stylianides, c'est en raison d'une «rapide détérioration» de l'état des banques et des finances publiques, depuis la première estimation de novembre. A l'époque, le président communiste Christofias avait fait capoter les négociations, refusant de se soumettre aux conditions de l'Europe et du FMI.

Bombardé de questions à l'issue de l'Eurogroupe, le commissaire européen Olli Rehn peinait à expliquer le dérapage : «Certains sont en train de comparer des pommes avec des poires et finissent avec des oranges.» Le nouveau total de 23 milliards d'euros correspond, selon lui, «aux besoins bruts du pays, auxquels s'ajoute un matelas financier pour faire face à des évolutions budgétaires inattendues et aux besoins du