L'odeur de l'argent ne dérange pas, au contraire, les Américains. Pourtant, on ne badine pas là-bas avec les paradis fiscaux. Malgré le libéralisme économique, on s'est fixé une limite : on ne transige pas avec les fraudeurs qui pratiquent l'évasion de capitaux vers des pays receleurs. Ce qui ne signifie pas, loin s'en faut, que l'administration et les mœurs américaines ne fricotent pas avec leurs banques, malgré les promesses de moralisation depuis la calamiteuse crise des subprimes partie des Etats-Unis en 2007, devenue «naturellement» mondiale, et qui sévit toujours. La faute à la libéralisation des mouvements de capitaux, lancée par les Etats-Unis, suivis par les Européens il y a bientôt trente ans ? Sûrement, car la régulation de la finance mondiale est devenue de plus en plus difficile, et la transparence apparemment impossible à imposer. Et pourtant, les paradis fiscaux existent depuis le XVIIe siècle et le secret bancaire en Suisse a été instauré au début des années 30. Certains gouvernements ont tenté de lutter contre ces dérives bien peu républicaines. Ainsi, en octobre 1932, le gouvernement d'Edouard Herriot ose-t-il une opération d'envergure : la perquisition de l'une des plus grandes banques suisses en France, qui révèle quelques milliers de fraudeurs fiscaux français. Résultat ? Un immense scandale… et la chute du gouvernement Herriot la même année. Pouvoir de l'argent et gouvernance d'un Etat ne font pas bon ménage. Le premier reste, hélas, toujours
La couleuvre de l’argent
Article réservé aux abonnés
publié le 12 avril 2013 à 19h07
Dans la même rubrique