Voilà une drôle de cuisine anglaise ! A Londres, les litres de graisse et d’huile usée balancés sans vergogne à la poubelle ou dans l’évier auront bientôt une autre vie et une nouvelle utilité : produire de l’électricité.
La future centrale énergétique carburant au gras, dont la construction dans l’est de la capitale vient d’être validée, est déjà annoncée comme la plus grande de son genre au niveau mondial. Avec une capacité annuelle de 130 gigawattheures (GWh), elle pourra satisfaire les besoins en électricité de 39 000 foyers, selon les porteurs du projet.
Mais tous les Londoniens n’en profiteront pas. Une fois achevée, en 2015, la centrale sera d’abord destinée à alimenter la plus grande station de traitement des eaux usées du Royaume-Uni, ainsi qu’une station de dessalinisation voisine. Thames Water, l’opérateur privé de ces deux installations, et qui approvisionne les 14 millions d’habitants de l’agglomération londonienne en eau potable, promet d’acheter 75 GWh par an. Soit 6% de sa consommation totale. Le reste de la production de la centrale, soit 55 GWh, sera redistribué via le réseau électrique régional, pouvant potentiellement bénéficier à 17 000 foyers.
Thames Water s’engage aussi à fournir la moitié de la matière première dont la centrale aura besoin. Le recyclage primera partout où cela sera possible : restaurants, industrie agroalimentaire… et jusque dans les égouts. Les amas de graisse qui s’accumulent dans les 109 000 km du réseau d’eau, bouchant les tuyaux, né