Ils sont si petits qu’on ne les voit pas à l’œil nu. Bientôt pourtant, les agriculteurs auront tout intérêt à suivre à la trace les nématodes qui peuplent la terre qu’ils cultivent. Les nématodes ? Ce sont des vers microscopiques dont il est aussi précieux de connaître l’abondance et la diversité dans les sols que la teneur en fer sérique dans le sang humain. Ou presque. L’initiative fera sursauter plus d’un connaisseur : les nématodes sont surtout connus pour leur caractère ravageur. Ils se nourrissent des racines de plantes qu’ils empêchent de grandir en paix.
Protozoaires. Cécile Villenave est l'une des trois chercheuses fondatrices de la start-up Elisol Environnement, qui a développé l'utilisation de la «nématofaune» comme bio-indicateur : «Les nématodes sont abondants, explique-t-elle, mais somme toute assez peu connus. Dans les sols des forêts, on en dénombre ainsi une bonne centaine de types différents.» Et tous, loin s'en faut, ne se nourrissent pas de racines. Certains s'empiffrent de microbes, d'autres de champignons, quand ils ne préfèrent pas les protozoaires. On en trouve même d'omnivores. Bref, les nématodes ont des goûts si divers qu'il suffit de bien les connaître pour avoir une idée assez précise de la faune et de la flore microscopique qui se cache dans la terre : cherchez le nématode et une bonne partie de l'activité biologique des sols sera révélée. Or celle-ci est primordiale : «C'est grâce à ell